Consultation

XVIII, folios:174
Beaumont, François de, baron des Adrets
M. de Gordes
Lettre non liée
08/08/1572
Laval
Turin

Transcription

Les mots surlignés font l'objet d'une note

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Monsieur, s’en allan les Adretz à la court, je vous ey volu fère ce mot pour vous

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advertyr de ce qui se passe de par-deçà. Monseigneur de Savoye

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eut lettres de Provence, lesqueles il envoya au seigneur Ludovic, qui asseurent

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que estant arrivé une gallère d’Espaigne qui avoyt faict party Don Gen

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d’Ostre et son armée, qui est ung signe de paix et qu’il n’y a plus de mef-

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fiance ; de par-deçà, l’on ne faict nulles levées nouvelles en Itallye. Les

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consulz de la Tour du Pin m’ont anvoyé le double des inibitions qu’il leurs

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ont esté faicte de vostre part, pour ne lever poinct sus leurs aydes.

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La despance que j’ay faicte là en faysant la levée [de] mes conpaignies, la

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somme n’et pas si grande qu’elle me puisse beaucoup endommager, et ne cera

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point trouvé desraysonable à ung conseil privé. Si ce commandement vostre

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a esté faict par inportunité des aydes et que pour le regard de ce qu’il

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avoyt esté faict sans vostre ordonance et commandement, je vous asseure, Monsieur,

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que ce n’a point esté pour les mesprizer et que je n’y voluse autant y satisfayre

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et y obeyr que gentilhome de Dauphiné ; et arey bien peu apprins si je

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ne savoye obeyr à ceux qui ont aucthorité de me commander, et quand vous ne l’auriez

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poinct vous ne leriez pas de tirer de moy la mesme amytié et obeyssance

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que vous porriez sperer de nul autre, et estimerés plus la defaveur que ce qui

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me porroyt toucher. Et quand il vous pleyrra bien savoyr de quel pied et

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affection j’ey marché à la court quand il a esté question de quelque chose

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qui vous touchat, vous trouverés que jey suis allé de telle affection ou plus

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grande que ce s’eut esté pour mon faict propre, vous en ferés en

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cela et en toutes autres choses en ce qui me concernet ce quil vous playrrois

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que vous trouverez bon. Et pourveu que vous ne le trouviez poinct mauvays, ci c’est

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à la poursuyte du procureur du pays et des aydes, je le feray disputer

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et vuyder c’il ne vous plaict le descyder. Et pour navoyr aultre chose digne

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de voz escripre, ne vous feray ceste lettre plus longue que de me recommander

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bien humblement à vostre bonne grace, priant Dieu,

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Monsieur vous donner en parfaicte santé, bonne et longue vie. De Thurin,

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ce VIIIe jour d’aoust.

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Votre très humble allié et

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afesionné serviteur des adrés

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